{{{***Chapitre 1
{{{Alfortville avant la guerre}}}}}}
Jusqu'au XIXème siècle, le bourg de Maisons qui s'est formé au Xème siècle, au sud du confluent de la Marne et de la Seine, ignore les {{rives marécageuses et inhospitalières du fleuve}} qui demeurent vides de population.
Avec le {{développement industriel et l'accroissement démographique de la région parisienne}}, ces terres jusqu'alors méprisées se peuplent {{d'ouvriers, d'employés}} qui peu à peu développent leur quartier à l'écart de la rurale Maisons-Alfort.
En 1849, la construction de la ligne de {{chemin de fer Paris-Lyon-Marseille}} en séparant Maisons-Alfort de sa section d'Alfort-ville renforce le sentiment des habitants du hameau d'Alfortville de leur spécificité par rapport à leurs voisins Maisonnais. En 1883 ils pétitionnent afin que leur cité soit érigée en commune distincte, ce qu'ils obtiennent par la loi du 1er avril {{1885}}.
Rapidement, la jeune commune qui compte alors 6600 habitants se dote des équipements nécessaires à son développement et à {{son identité communale. La mairie}} est construite en 1887, le {{cimetière}} en 1888.
En 1898 le Groupe scolaire Nord, rue de Villeneuve est inauguré, c’est le premier construit par la jeune municipalité d’Alfortville.
Depuis 1899 la ville est dotée d’un tramway électrique et l’écluse du port à l’anglais régule le débit de la Seine depuis 1902, On a planté des centaines d’arbres et aménagé la place de la mairie, sur laquelle on a établi un kiosque à musique en 1901,
La même année la ville a adopté pour Armes officielles la composition créée par le médailleur Jules Edouard Roiné : Alfortville enlacée dans les bras de la Seine et de la Marne sous le regard bienveillant de la République.
En 1909 Jean Jaurès et Marcel Sembat, sont venus inaugurer le nouveau dispensaire, l’hôtel des postes, le groupe scolaire Etienne Dolet et l’école maternelle de la rue de Berlin.
Au dernier recensement de la population, en 1911, la ville comptait 18231 habitants. Elle se relève d’une extraordinaire inondation qui l’a terriblement meurtrie mais continue vaillamment son expansion.
Bientôt un superbe pont suspendu reliera Alfortville à Vitry. En février 1914, alors que sa construction vient de commencer, le conseil municipal demande aux autorités, qu’il soit dénommé Pont du Port à l’Anglais contrairement à l’usage qui se met en place de l’appeler pont de Vitry.
La Ville d’Alfortville s’affirme à côté de ses voisins vitriots, sur la question du nom du pont, mais elle le fait également vis à vis de ses voisins maisonnais à propos du nom de la gare qui marque la limite entre les deux communes.
À l’origine, la gare est dénommée « gare de Maisons-Alfort ». Les élus alfortvillais n’auront de cesse de demander à la direction de Chemins de fer du PLM (Paris-Lyon-Marseille) d’y ajouter le nom d’Alfortville. Ils obtiennent gain de cause en 1914.
La vie suit son cours pour une commune qui fêtera les 30 ans l’année prochaine…
Le 28 juin 1914, François-Ferdinand de Habsbourg, héritier de l'empire austro-hongrois, se rend à Sarajevo, capitale de la Bosnie, pour présider les manœuvres militaires autrichiennes. Un étudiant révolutionnaire serbe du nom de Gavrilo Princip échoue lors d’un premier attentat. On déplore plusieurs victimes mais il n’atteint pas l’archiduc. Plus tard, suite à une erreur d’itinéraire exposant le couple à la foule, Gavrilo Princip se retrouve à portée de tir et l’assassine à coup de revolver. Cet assassinat est considéré comme l’élément déclencheur de la Première Guerre mondiale.
l’Autriche-Hongrie y voit une opportunité de blâmer la Serbie et lui lance un ultimatum le 23 juillet 1914. La Serbie, ayant accepté toutes les conditions, en trouve une irrecevable : autoriser la police impériale autrichienne à enquêter sur le territoire serbe. L’Autriche-Hongrie, n’ayant pas de réponse favorable à toutes ses requêtes, décide de déclarer la guerre à la Serbie.
Le 2 août, l’ordre de mobilisation générale est décrété en France suite au comportement offensif de l’Allemagne. Cette mobilisation se déroule durant 17 jours, du 2 au 18 août 1914. Plus de trois millions d’hommes sont équipés, armés puis acheminés par voie ferrée, principalement vers la frontière franco-allemande.
Le 5 août 1914, les membres du Conseil Municipal se réunissent lors d’une séance, afin de mobiliser des ressources financières en prévision des dommages collatéraux que ne manquera pas de causer le conflit